Aujourd'hui partez à la découverte de notre parrain, jérémie boutherin, brakeman de l'équipe de france de bobsleigh. il revient sur son parcours, son sport et nous parle des jeux olympiques de pyeong chang.
On a déjà chuté plusieurs fois sans jamais trop de gravité |
1. Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai 29 ans et je viens de Grenoble en Isère. J'ai commencé le bobsleigh en 2010 et intégré l’Equipe de France depuis 2011. J'ai environ 50 sélections en Equipe de France de bob à 4. J’ai participé 4 fois aux championnats d'Europe et championnats du monde et 1 fois aux JO, en 2014, à Sotchi.
2. Comment êtes-vous venu au bobsleigh ?
À la base, je suis sprinter en athlétisme. J'évolue sur la discipline du 100 m et du 200 m. J'ai connu des personnes qui avaient essayé le bob puis j'ai voulu essayer. J'ai passé des tests physiques et j'ai commencé mes premières descentes directement avec Loïc Costerg qui est toujours mon pilote aujourd'hui.
3. Quelles conditions physiques faut-il avoir pour pratiquer ce sport ? Au bob, on cherche des athlètes qui courent vite, qui sont forts et explosifs. Ce sont les qualités physiques que l'on retrouve chez des sprinters en athlétisme par exemple. 4. Le bobsleigh est un sport qui peut être dangereux. Vous êtes-vous déjà fait quelques frayeurs ? Oui, on a déjà chuté plusieurs fois sans jamais trop de gravité mais à la vitesse où l’on descend, effectivement parfois cela surprend. |
5. Quels sont les coûts pour pratiquer votre sport ?
Notre saison 2017-2018, par exemple, nous coûtera environ 150 000 € (déplacements, logements, etc) en comptant tous les athlètes et le staff.
6. Au bobsleigh, les membres de l'équipe de France sont-ils professionnels ?
Non pas du tout. Le pilote a un contrat avec son entreprise. Il est libéré 70% de l'année par son employeur. La Fédération paye le complément à son entreprise. Pour le reste des athlètes, ils sont étudiants ou se mettent en congés (sans solde), pour faire la saison hivernale
7. Et vous ?
Moi je suis étudiant en école de Kinésithérapie et j'ai un aménagement de mon cursus scolaire, me permettant de me libérer pour les saisons d'hiver. Mais du coup, j'étale ma scolarité sur plus de temps que prévu.
Notre saison 2017-2018, par exemple, nous coûtera environ 150 000 € (déplacements, logements, etc) en comptant tous les athlètes et le staff.
6. Au bobsleigh, les membres de l'équipe de France sont-ils professionnels ?
Non pas du tout. Le pilote a un contrat avec son entreprise. Il est libéré 70% de l'année par son employeur. La Fédération paye le complément à son entreprise. Pour le reste des athlètes, ils sont étudiants ou se mettent en congés (sans solde), pour faire la saison hivernale
7. Et vous ?
Moi je suis étudiant en école de Kinésithérapie et j'ai un aménagement de mon cursus scolaire, me permettant de me libérer pour les saisons d'hiver. Mais du coup, j'étale ma scolarité sur plus de temps que prévu.
Cette année, je n'irai pas pour faire de la figuration. |
Image 1: Jérémie Boutherin (tout à l'arrière du bobsleigh) / © Fournie par Jérémie Boutherin
Image 2: Jérémie lors d'un entraînement pendant l'inter-saison / © Fournie par Jérémie Boutherin
Image 2: Jérémie lors d'un entraînement pendant l'inter-saison / © Fournie par Jérémie Boutherin
8. Comment conciliez-vous études, sport et vie privée ?
Assez bien. C’est un rythme à prendre et des priorités à avoir. J'organise mon temps pour étudier quand il faut, et m'entraîner autant que possible. Cette année j'ai pris beaucoup de temps libre et je ne vais presque pas à l'école afin de me concentrer à fond sur les qualifications olympiques et les JO en février.
Ma vie privée passe après pour le moment. Mais j'essaye de passer du temps avec mes amis et ma famille quand je ne suis pas en voyage pour les compétitions.
9. Quels sont vos objectifs pour les JO de Pyeongchang en février justement ?
La Fédération nous demande de faire plusieurs Top 10 en Coupe du Monde pour s'y qualifier (nous ne sommes pas encore qualifiés et la saison commence le 10 novembre). Et si l’on parvient aux JO, on visera un Top 8.
10. Vous avez déjà participé aux JO, c'était à Sotchi, pouvez-vous revenir dessus ?
Oui, ça a été la réalisation d'un rêve. Étant sportif depuis longtemps, je rêvais d'y participer. Ça a été une grande aventure, la fierté de représenter mon pays sur la plus grande compétition sportive du monde. J'en suis très satisfait. À l'époque, je découvrais l'événement, j'étais là-bas en tant que « novice ». Cette année, si j'y retourne, les objectifs seront différents : je n'irai pas pour faire de la figuration.
Assez bien. C’est un rythme à prendre et des priorités à avoir. J'organise mon temps pour étudier quand il faut, et m'entraîner autant que possible. Cette année j'ai pris beaucoup de temps libre et je ne vais presque pas à l'école afin de me concentrer à fond sur les qualifications olympiques et les JO en février.
Ma vie privée passe après pour le moment. Mais j'essaye de passer du temps avec mes amis et ma famille quand je ne suis pas en voyage pour les compétitions.
9. Quels sont vos objectifs pour les JO de Pyeongchang en février justement ?
La Fédération nous demande de faire plusieurs Top 10 en Coupe du Monde pour s'y qualifier (nous ne sommes pas encore qualifiés et la saison commence le 10 novembre). Et si l’on parvient aux JO, on visera un Top 8.
10. Vous avez déjà participé aux JO, c'était à Sotchi, pouvez-vous revenir dessus ?
Oui, ça a été la réalisation d'un rêve. Étant sportif depuis longtemps, je rêvais d'y participer. Ça a été une grande aventure, la fierté de représenter mon pays sur la plus grande compétition sportive du monde. J'en suis très satisfait. À l'époque, je découvrais l'événement, j'étais là-bas en tant que « novice ». Cette année, si j'y retourne, les objectifs seront différents : je n'irai pas pour faire de la figuration.
Comme dans tous sport il y a des règles, on ne peut pas faire n'importe quoi |
11. Quelle est la descente qui vous a le plus marquée ?
Celle des JO, la première. Elle marque ! Il y a énormément de caméras, beaucoup de bruit, les gens crient,... C'est impressionnant, beaucoup plus qu'en Coupe du Monde !
12. Votre sport est peu connu en France. Dans l’imaginaire collectif, les gens l’associent au film Rasta Rocket. Le regrettez-vous?
Oui, c'est vrai que ça serait bien que les médias mettent plus en avant le bobsleigh. Malheureusement, c'est un sport qui attire peu de monde, car trop peu d'infrastructures en France (1 piste à La Plagne) et un manque de visibilité télévisuelle. Des compétitions internationales sont rarement organisées en France, à La Plagne aussi (2014 pour la dernière). Cela empêche ce sport d'être découvert par le grand public dans notre pays. Et il y a un autre point important, la situation des athlètes n'est pas professionnelle donc c’est compliqué de faire du bob à haut niveau.
13. Qu'est ce qui doit être mis en œuvre selon vous?
Des contrats pour les athlètes dans la Police, les Douanes ou l'Armée.
14.Pensez-vous que votre sport à atteint ses limites ? Peut-on aller plus loin dans les performances, l'aérodynamisme, la vitesse... ?
On peut toujours repousser les limites. Aujourd'hui on va plus vite qu'il y a 20 ans. Mais la marge est très faible. On progresse centième par centième. Il y a 2 choses, la vitesse dépend de l'avancée technique du matériel. Mais aussi des conditions (météo, température, qualité de la glace) et ce deuxième paramètres n'évoluera pas puisqu'il dépend de la nature. On peut donc penser qu'on progressera sensiblement sur la partie matériel pour gagner de la vitesse. Mais comme dans tous sport il y a des règles, on ne peut pas faire n'importe quoi. Il faut respecter des limites de mesures, des limites de poids etc. Donc la progression reste modérée par ça mais les ingénieurs travaillent pour les équipes et trouvent des solutions. (aérodynamisme amélioré, nature des matériaux etc), parfois elles sont bonnes et permettent le progrès.
Par Hugo Bâcle