Il représente à 20 ans l'un des espoirs du Saut à ski français. Paul brasme revient pour nous sur son parcours, l'équipe de france et son sport.
Quand tout va bien, on a vraiment envie de se faire plaisir, on ne réfléchit pas trop
1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J'ai 20 ans, je pratique le saut à ski depuis 12 ans et je suis en Equipe de France B.
2. Pourquoi avez-vous choisi ce sport ?
Dans ce sport, on trouve des sensations comme on n'en trouve nulle part ailleurs. Par exemple, en vol, j'ai vraiment l'impression d'être comme un oiseau, et dès le premier saut j'ai accroché . Pendant certains sauts, on a même l'impression que le temps s'arrête comme si les secondes se rallongeaient.
3. Que ressentez-vous à chaque saut ?
Cela varie beaucoup en fonction des jours et des sensations du moment. Quand tout va bien, on a vraiment envie de se faire plaisir, on ne réfléchit pas trop. Mais par moment quand la météo fait des siennes (trop de vent), on sent une appréhension qui arrive. Donc on se recentre mentalement pour se donner de la confiance. Mais il y a toujours une petite excitation avant chaque saut.
Etre en équipe est un avantage pour les études |
4. Quelles sont les aptitudes à avoir pour pratiquer le saut à ski ?
Aucune en particulier, juste ne pas avoir de peur ou le vertige. Mais au fur et à mesure, il faut être relativement souple ainsi que léger (on se serre pas mal la ceinture au niveau de l'alimentation) et on s’entraîne pour être le plus explosif possible au moment de l’impulsion au bout de l'élan.
5. Vous dites « se serrer la ceinture », quel régime devez-vous suivre ?
On ne suit pas de régime particulier mais on mange en petites quantités, sauf si l'on est "au-dessus" par rapport à notre poids habituel. Pour ma part, quand cela arrive, je mange des salades midi et soir pour revenir à la normale. En fait, notre poids est le plus important à haut niveau donc nous contrôlons notre poids chaque semaine.
6. Au saut à ski, il y le petit et le grand tremplin. Lequel préférez-vous ? Jusqu'à quelles hauteurs peut-on sauter ? J'aime bien les deux types de tremplins mais je préfère les grands tremplins sans aucun doute. Il y a aussi le vol à ski où l'on peut voler à plus de 200 mètres, mais je n'ai encore jamais essayé ce type de tremplins (il n'en existe que 5 dans le monde et ils ne sont praticables que pendant les épreuves de Coupe du monde). La hauteur varie beaucoup en fonction des profils de tremplin mais en général, nous devons être entre 3 à 6 mètres de haut. 7. Vous êtes en Equipe de France (B), qu’est-ce que cela vous apporte ? Oui c’est la 3ème année que je suis en équipe B et 4 ans que je m’entraîne dans un groupe fédéral. Cela me permet de sauter sur les tremplins olympiques de Courchevel (le centre d’entraînement est là-bas) car à la base je viens des Vosges. Le plus gros tremplin des Vosges est un 65 mètres alors qu’au centre d’entraînement nous sautons sur le 90 et le 120 mètres. Et puis, être en équipe est un avantage pour les études, comparé à ceux qui n’y sont pas, car nous avons des cours aménagés avec l’Université afin de bien réaliser notre saison en parallèle. |
Je rentre chez moi 1 fois tous les 2 mois |
8. Justement, comment alliez-vous sport et études ?
Ce n’est pas facile tous les jours. Nous sommes en cours d'avril à début juin, mais nous avons des cours à travailler en autonomie pendant l’été et l’automne sur ordinateur. Pour la vie privée, comme nous voyageons souvent, par exemple, je vois peu souvent mes parents, je rentre chez moi 1 fois tous les 2 mois environ.
9. Le Saut à ski est un sport qui se pratique essentiellement l'hiver. Que faite-vous le reste de l'année ?
L’été sert de préparation pour arriver le plus en forme et le plus en confiance possible pour l’hiver. Nous sautons tout l’été aussi sur les mêmes tremplins que l’hiver qui sont recouverts d’un revêtement en plastique. Pour l’hiver, on recouvre les tremplins plastifiés avec des gros filets qui serviront à retenir la neige.
8. Justement, comment alliez-vous sport et études ?
Ce n’est pas facile tous les jours. Nous sommes en cours d'avril à début juin, mais nous avons des cours à travailler en autonomie pendant l’été et l’automne sur ordinateur. Pour la vie privée, comme nous voyageons souvent, par exemple, je vois peu souvent mes parents, je rentre chez moi 1 fois tous les 2 mois environ.
9. Le Saut à ski est un sport qui se pratique essentiellement l'hiver. Que faite-vous le reste de l'année ?
L’été sert de préparation pour arriver le plus en forme et le plus en confiance possible pour l’hiver. Nous sautons tout l’été aussi sur les mêmes tremplins que l’hiver qui sont recouverts d’un revêtement en plastique. Pour l’hiver, on recouvre les tremplins plastifiés avec des gros filets qui serviront à retenir la neige.
Image 1 : Paul Brasme descendant un trempin / © Berckubsch
Image 2 : Paul Brasme en plein vol / © Photographie fournie par Paul Brasme
Image 2 : Paul Brasme en plein vol / © Photographie fournie par Paul Brasme
Notre seule limite, maintenant, c'est nous même |
10. Cet été, vous avez remporté un premier titre dans votre carrière ?
Exactement ! Nous avions les championnats de France en fin d’hiver, mais ils n’ont pu avoir lieu par manque de neige. Donc, nous les avons eu en début d’été, j’étais en forme à cette période donc j’ai un petit peu créé la surprise
11. Comment l’avez-vous vécu ?
C’était génial ! C’est une grande satisfaction et ça montre que l’on travaille dans le bon sens avec les coachs. Même si ce n’est pas un critère ou un objectif pour la saison, ça reste un titre que beaucoup de gens aimeraient avoir, alors je suis très content de l’avoir obtenu.
12. Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
J’ai envie de réaliser mes premiers tops 10 en Coupe du monde B, ainsi que de participer à quelques Coupes du monde. Et bien sûr, j’ai dans la tête de participer aux Jeux Olympiques en Corée. Ça serait génial. Mais je ne me focalise pas trop là-dessus pour le moment, la route est encore longue pour y parvenir.
13.Pensez-vous que votre sport à atteint ses limites ? Peut-on aller plus loin dans les performances, l'aérodynamisme..?
À vrai dire c’est difficile à dire mais je pense qu’on s’en rapproche quand même. La technique devient de plus en plus pointilleuse. De plus on travaille beaucoup en soufflerie pour voir quelle est la position de vol la plus performante, nous travaillons sur des plateformes de forces pour voir nos courbes d’appuis ( le plus équilibré possible dans la poussée) et voir les watts produits pendant la poussée. Après pour aller plus loin je prends le joker car je pense qu’on peut aller plus loin mais est ce que les normes fixées pour la sécurité du sauteur le permettent ? Je ne sais pas Je dirais donc que notre seule limite maint c’est nous même.
14.Vous souhaitez rajouter quelque chose ?
C’est tout bon pour moi, je tiens à remercier mon sponsors «La Confiserie Bressaude» ainsi que mon club, l’US Ventron, qui me soutiennent dans ma carrière. Et si une entreprise souhaite soutenir mon projet elle sera la bienvenue.
Par Hugo Bâcle