Membre de l'équipe suisse de Skeleton, Ronald Auderset nous parle de son sport, de son parcours, et de ses objectifs en cette saison importante.
C'est comme un grand huit ! |
1. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J'ai 28 ans, je suis Ingénieur en mécanique et je fais du skeleton depuis 12 ans comme semi-professionnel (l'été, je travaille pour gagner ma vie et financer ma saison et l'hiver, je sacrifie tout mon temps au skeleton depuis que je suis en Coupe du Monde). Je cours en Coupe du Monde depuis 4 ans maintenant et mon grand but sont les J.O. 2018 en Corée du Sud.
2. Pourquoi le skeleton ?
C'est mon prof de sport du lycée le fautif ! Il a pratiqué le skeleton et a terminé sa carrière après les J.O. à Turin, en 2006, pour devenir entraineur.
Après avoir vu mon explosivité et ma rapidité en sprint, il m'a demandé si je ne voulais pas essayer. On est allé un week-end à Innsbruck pour tester quelques descentes. C'était juste incroyable. Je suis tombé amoureux de ce sport dès la première descente. La vitesse, les G en virage, « les touts », c'est juste un sentiment incroyable, comme un grand huit, mais qu’on influence soi-même. C'est ce qui m'a fasciné le plus et c’est pourquoi je suis resté dans cette discipline.
J'ai 28 ans, je suis Ingénieur en mécanique et je fais du skeleton depuis 12 ans comme semi-professionnel (l'été, je travaille pour gagner ma vie et financer ma saison et l'hiver, je sacrifie tout mon temps au skeleton depuis que je suis en Coupe du Monde). Je cours en Coupe du Monde depuis 4 ans maintenant et mon grand but sont les J.O. 2018 en Corée du Sud.
2. Pourquoi le skeleton ?
C'est mon prof de sport du lycée le fautif ! Il a pratiqué le skeleton et a terminé sa carrière après les J.O. à Turin, en 2006, pour devenir entraineur.
Après avoir vu mon explosivité et ma rapidité en sprint, il m'a demandé si je ne voulais pas essayer. On est allé un week-end à Innsbruck pour tester quelques descentes. C'était juste incroyable. Je suis tombé amoureux de ce sport dès la première descente. La vitesse, les G en virage, « les touts », c'est juste un sentiment incroyable, comme un grand huit, mais qu’on influence soi-même. C'est ce qui m'a fasciné le plus et c’est pourquoi je suis resté dans cette discipline.
Ce n'est pas aussi dangereux qu'on le croit |
3. Ce sport te prend beaucoup de temps. Comment gères-tu sport et travail ?
C'est le point le plus difficile. D'une part, je travaille uniquement durant l'été, environ d'avril à septembre. L'hiver je consacre tout mon temps au skeleton. Mais bien sûr, nous nous entraînons aussi l'été (pas sur la piste), car le physique doit suivre si l'on veut tenir toute une saison et être parmi les meilleurs au départ.
Aussi, après le travail, chaque soir, je vais, soit en salle de musculation pour 3 heures soit sur une piste d'athlétisme faire quelques sprints et quelques sauts pendant bien 2 heures pour gagner en rapidité. Et un week-end sur deux, je fais des petits camps d'entrainement sur une piste de poussée (piste qui reprend le profil d'un départ réel où l'on pousse un skeleton sur roulette guidé par des rails), histoire de garder la technique de poussée qui est différente du sprint dûe à l'inclinaison. Tout ceci demande un entourage très compréhensif, car en dehors du travail et des entraînements, il me reste quasiment pas de temps libre.
4. Quelles émotions aimes-tu dans ce sport ?
J'aime le suspens lors des courses, vu que nos courses sont souvent très serrées et que, jusqu’au dernier virage, on peut gagner ou perdre quelques places. J’aime aussi la part d’athlétisme, surtout au moment du départ, où l'on pousse le skeleton le plus rapidement possible en courant à côté, en position inclinée avant de se lancer la tête en première sur le skeleton et de dévaler la piste à 130km/h, le menton à peine 2cm au-dessus de la glace. Et bien sûr le courage et la maitrise du corps et de la tête afin de piloter au centimètre près à ces vitesses élevées.
5. Le skeleton est dangereux, comment appréhendes-tu le danger ? Le skeleton l'est en effet. Mais il n’est pas aussi dangereux qu’on le croit. C'est en effet le moins dangereux des trois sports de glisse (Luge, Bob et Skeleton) malgré le fait de descendre la tête en première. En général, si l'on chute, tout ce qui arrive est de verser sur le côté ou le dos. Et même là, de manière générale, on arrive à se retourner sur les patins et poursuivre sa descente. Ce qui est plus courant, est de taper latéralement contre la banquette. Mais même-là, on a rarement plus qu'un bleu sur l'épaule ou éventuellement une petite brûlure au coude. Des chocs avec la tête, comme la plupart l'entend peut-être, ne sont quasiment pas possibles. La piste n'est pas assez large pour que l'on puisse se tourner et taper la tête contre le mur. De plus, nos patins ne sont pas aiguisés comme les patins à glace. Ils sont fabriqués à partir d'un profil rond d'un diamètre de 16mm. On fraise deux rainures le long de la moitié arrière des patins afin d'avoir un peu de tenue sur la glace. Mais ceci nous donne juste un minimum de stabilité. Les erreurs de pilotage vont donc résulter en un dérapage plutôt qu'un choc brusque contre la banquette. Sachant tout cela, on est déjà bien plus calme avant de descendre, mais il reste toujours un peu de respect avant chaque descente. Ce qui est bon, car ça me permet de mieux me concentrer et tenir mes erreurs de pilotage au minimum. |
Je vais avoir une sorte de "trou" quand je vais arrêter |
6. Comptes-tu aller au J.O de 2018 ?
Pour pouvoir y participer je dois accomplir 2 choses. D'une part, je dois gagner une place par la Fédération Internationale en marquant assez de points en course de Coupe du Monde pour que la Suisse reçoive une place. D'après le quota International, il y aura 3 pays avec 3 places, puis 5 pays à 2 places et finalement encore 6 pays ayant une place. Comme deuxième chose il faut que je remplisse les limites suisses. Celles-ci demandes deux Top 16 en Coupe du Monde dont une avec un temps de poussée parmi les Top 10 et une déclaration de ma part que je poursuive ma carrière pour un cycle olympique.
© Photographies fournie par Ronald Auderset
Vidéo de l'IBSF (en anglais)
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7. As-tu pensé à l'après skeleton ? Non pas vraiment. Je sais qu’en tant qu'ingénieur j'ai une bonne formation et je trouverais un travail sans problème. Mais je pense que je vais avoir « une sorte de trou » quand je vais arrêter, car d’un coup j'aurais beaucoup plus de temps. Mais je n'ai aucune idée de ce que je vais en faire. Mais je pense que j’ai assez de temps encore pour y réfléchir. |
8. Une dédicace ?
Je remercie mon prof de sport du lycée (Cédric TAMANI) qui m’a amené à ce sport incroyable et qui et mon préparateur physique depuis. C'est grâce à lui que je suis parmi les 6 meilleurs du monde au départ. Et je remercie tout mon entourage et surtout mes parents de me soutenir et d'être autant compréhensifs pour toutes mes absences et mon temps consacré au sport.
Par Hugo Bâcle
Car votre avis est le plus important, nous vous invitons à répondre à ce questionnaire. Il dure 3 minutes et nous remercions toutes les personnes y prenant part.