Membre de l'équipe de France de Bobsleigh, vincent ricard revient sur son parcours, son sport et ses ambitions en cette saison olympique
Le rugby est devenu de plus en plus violent |
1.Pouvez-vous vous présenter ?
Vincent Ricard, j'ai 32 ans et je fais du bob depuis 2006. J'ai participé aux JO 2014 (23ème place), 2 championnats du Monde, 2 championnats d'Europe. Avant le bob, j'ai fait du rugby et de l'athlétisme. En dehors du sport, je suis ingénieur dans l'aéronautique.
2.Pourquoi être passé de sports comme le rugby et l’athlétisme au bobsleigh ?
Le rugby ne m'intéressait plus trop. C'est un sport qui est devenu de plus en plus violent et traumatisant dans les 20 dernières années. Si je voulais aller jouer à un niveau intéressant, je savais que je serais dans un jeu beaucoup plus dur et violent. Ce n'était pas cette manière de jouer qui m'intéressait. A la même époque, j'ai eu l'opportunité du bob, j'y suis allé et je ne regrette pas. L'athlétisme, je l'ai fait en parallèle du bob pour progresser en vitesse.
3.Qu’aimez-vous dans le bob ?
J'aime la phase de poussée, l'esprit d'équipe, les compétitions, et les sensations en descente
4.Quel est votre rôle dans le bob ? Dans le bob, je suis pousseur latéral gauche. J'embarque en 3ème position dans le bob. Mon rôle est très important dans la phase de poussée. Sur le premier appui, nous donnons le plus gros impact pour lancer le bob avec le latéral droit et le pilote. Ensuite, il faut continuer sur cet élan initial pour accélérer au maximum de bob avant d'embarquer. L'embarquement doit être précis et rapide pour prendre la position de descente. C'est une position aérodynamique qui favorise la vitesse du bob, et qu'il faut maintenir au mieux pendant la descente. 5.Quelles sensations aimez-vous dans la descente ? J'aime la sensation de vitesse et les pressions que l'ont peut ressentir dans certains virages. J'aime moins cette pression quand je suis en 4ème position, la position dans le bob fait que c'est plus dur à encaisser. J'aime aussi moins les descentes ou on est beaucoup secoués, ça peut parfois être assez violent. |
Malgré une très bonne préparation des accidents peuvent arriver |
6.Le bob est un sport dangereux, appréhendez-vous ce danger ? C'est vrai que le bob est un sport dangereux, mais on n'est pas des casse-cou. La première chose, c'est qu'on se prépare bien pour qu'il n'y ait pas de soucis. Mais malgré une très bonne préparation, des accidents peuvent arriver. Donc c'est vrai qu'on appréhende la chute. On la craint d'avantage sur des pistes difficiles techniquement. 7.Quelle(s) piste(s) aimez-vous descendre ? Ma piste préférée est St Moritz en Suisse. C'est une piste en glace naturelle ou les sensations sont beaucoup plus souples que sur les autres pistes. Parmi les autres pistes que j'aime bien, il y a Igls, Park City, Konigssee. |
8.Saint-Moritz à vu naître le bobsleigh, qu’est-ce que cela vous fait de descendre l’une des plus vieilles pistes du monde ?
Descendre sur l'une des plus vieilles pistes du monde ne me fait pas grand chose de spécial, je ne pense pas vraiment à ça pendant les descentes. Par contre j'apprécie particulièrement l'ambiance qu'il y a la bas autour de la piste. On sent qu'on est dans un endroit particulier, ou le bob à une grande place, et où une partie de l'histoire de ce sport s'est écrite.
9.Votre sport est souvent associé aux « Rasta Rockets », vous aimez cette association ?
Cette association permet à notre sport d'être assez connu par le grand public donc c'est plutôt positif. Après il est évident que les gens qui s'arrêtent à cette image n'ont pas forcément une image flatteuse de notre sport, mais bon, on a plutôt tendance à en rire.
Descendre sur l'une des plus vieilles pistes du monde ne me fait pas grand chose de spécial, je ne pense pas vraiment à ça pendant les descentes. Par contre j'apprécie particulièrement l'ambiance qu'il y a la bas autour de la piste. On sent qu'on est dans un endroit particulier, ou le bob à une grande place, et où une partie de l'histoire de ce sport s'est écrite.
9.Votre sport est souvent associé aux « Rasta Rockets », vous aimez cette association ?
Cette association permet à notre sport d'être assez connu par le grand public donc c'est plutôt positif. Après il est évident que les gens qui s'arrêtent à cette image n'ont pas forcément une image flatteuse de notre sport, mais bon, on a plutôt tendance à en rire.
Tous les athlètes se sont mis dans les meilleures dispositions |
10.Cette saison va être une saison importante pour l'équipe de France avec les Jeux en Corée du Sud. Pour les atteindre, vous visez un top 10 sur plusieurs courses. Comment vous l'appréhendez-vous ?
La préparation a été bonne cette année. Tous les athlètes se sont mis dans les meilleures dispositions pour être performants cet hiver. Du coup nous abordons cette saison avec envie et motivation. On espère que les résultats dans le top 10 vont suivre, même si on sait que toutes les équipes se préparent particulièrement bien les années olympiques. La concurrence sera très rude cette année.
11.Vous voyagez très souvent, comment vous conciliez travail, sport, et vie privée ?
Cette année à été un peu particulière, j'ai pris un an de congé sans solde pour être 100% disponible pour m'entraîner et pour les compétitions. J'avais donc plus de temps pour concilier entraînement et vie privée. Les autres années étaient plus compliquées, je devais m'entraîner après le travail, et poser des congés pour partir en compétition. Ça laissait peu de temps pour la vie privée. Mais même cette année il y a eu des contraintes pour la vie privée. L'hygiène de vie d'un sportif de haut niveau est contraignante.
12.Vous aimeriez rajouter quelque chose ?
Un grand merci à tous ceux qui me soutiennent dans les bons et mauvais moments, et m'ont aidé à arriver ou j'en suis aujourd'hui : famille, amis, coaches, coéquipiers, partenaires d'entraînement, médecins, kinés, soutiens, encadrement, ... J'aurai encore besoin d'eux pour arriver jusqu'aux Jeux Olympiques!
Par Hugo Bâcle